Pourquoi le groupe Ecobank veut-t-il lever 400 millions $ ?

Publié le lundi 19 juin 2017, par Rutilance.com

Le 16 juin à Lomé, la haute administration du groupe Ecobank a obtenu le feu vert des actionnaires à sa décision de lever 400 millions $. Objectif : renforcer les capitaux propres. Mais....

C’est au cours des 29e assemblées générales au siège du Groupe à Lomé où les actionnaires, sevrés de leurs dividendes de 2016, ont apporté leur soutien en approuvant à une forte majorité la décision.

Des obligations convertibles de 400 millions $ sur cinq ans seront émises au second semestre de l’année 2017 et seront ouvertes à tous les actionnaires, selon l’instance dirigeante de la banque pan-africaine qui revendique à fin 2016 un total bilan de 20,5 milliards de $ et 1,8 milliard $ de capitaux propres.

En fait, l’annonce de la levée des 400 millions $ a suscité des interrogations sur le sort de cette banque pan-africaine en pleine extension dans toutes les régions du contient.

Il s’agit de la crainte de son rachat par de grands groupes, plus précisément par ses importants actionnaires institutionnels.

Face à la presse, peu après la clôture des assemblées générales, l’état-major du groupe a rassuré que toutes les dispositions sont déjà prises pour éviter qu’aucun des actionnaires détenant des intérêts significatifs ne parvienne à racheter Ecobank.

L’urgence de lever 400 millions de dollars US

« Nous sommes ravis du fort intérêt que suscite l’émission auprès de nos actionnaires. Il justifie l’action énergique que nous avons prise pour résoudre le problème des actifs hérités, et prouve la confiance des actionnaires dans l’avenir d’Ecobank », a commenté Emmanuel Ikazaboh, le Président du Groupe Ecobank.

En effet, le produit de l’émission des bonds sera utilisé pour résoudre les problèmes des crédits compromis et pour optimiser les échéances du portefeuille de créances de ce groupe bancaire présent dans 36 pays en Afrique et qui dispose des bureaux à Paris, Londres, Dubai et Pekin.

Une première partie, 200 millions $, sera réservée au remboursement du crédit relais à court terme utilisé pour créer le mécanisme de règlement, une entité ad’hoc détenue à 100% par Ecobank Transnational Incorporated (ETI).

Au total, 780 millions $ ont été transférés à l’entité pour acquérir les actifs compromis essentiellement ceux du Nigeria où la problématique de la qualité du portefeuille s’est accélérée avec la récession économique du pays.

« Nous résolvons de manière proactive la question des prêts hérités, et nous avons récupéré 2 millions $ au premier trimestre 2017 », a expliqué Ade Ayeyemi, Directeur Général du Groupe.

Le solde de l’émission, soit les 200 millions $ restant, sera alloué à la restructuration volontaire du portefeuille de créances d’ETI qui prévoit le remplacement des emprunts couteux à court terme par des prêts d’une échéance de plus de cinq ans.

 

Ecobank, un leader après tout sur les marchés de l’Afrique de l’ouest

D’un point de vue régional, le groupe bancaire Ecobank rapporte qu’il demeure leader du marché des zones francophones et anglophone de l’Afrique de l’ouest.

Le groupe continue de se prévaloir de solides résultats sur ces deux zones qui ont généré, ensemble, plus de 40% des revenus du groupe, aves des rendements sur capitaux propres de 24 et 32 % respectivement dans la zone francophone et celle anglophone.

Ade Ayeyemi affirme que toutes les activités du Groupe Ecobank progressent, malgré les difficultés macroéconomiques qui persistent.

Dans un tel contexte, le groupe a fait de sa priorité, a-t-il souligné, la discipline des coûts, un contrôle strict du crédit et la numérisation des services pour améliorer l’expérience client.

Ade Ayeyemi estime :« Comprendre nos problèmes est un pas avant pour être capable de les fixer. Nous faisons face au future avec le courage qu’il faut avoir pour être en mesure de gérer une société sur le continent africain ».

Emmanuel Ikazaboh, le président du Groupe, rappelle que l’année 2016 a été celle du nouveau lancement de la Fondation Ecobank avec une stratégie remodelée afin de devenir un partenaire de choix en Afrique pour les organisations cherchant à contribuer à la transformation du continent. (Par Olivier K.T)